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Nous publions ici la traduction en français d'un article de Francesca Torre publié en italien sur le site staynerd.com. Nos lecteurs italiens le retrouveront en cliquant ici. Nous remercions Francesca Torre, et le site staynerd.com pour leur aimable autorisation de reprise.
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Le sport, c'est la performance, la passion, les sentiments. Mais il peut aussi s'agir d'une (bonne) bande dessinée. Voici quelques conseils pour vous.
La bande dessinée et le sport. Une combinaison qui peut réserver de grandes surprises. Une des passions les plus populaires, associée aux bandes dessinées d'auteurs qui s'inspirent d'atmosphères vintage pour proposer des histoires de héros très humains, mais pas moins spéciaux pour autant. Après tout, ne sont-ils pas un peu comme des super-héros, ces champions qui, grâce à leur persévérance et à leur talent, ont su soulever les masses pour les soutenir et les acclamer ?
Les auteurs que nous allons passer en revue ont une approche résolument romantique de leurs personnages. Qu'il s'agisse de personnages historiques ou de fiction, de noms célèbres ou d'idoles non reconnues, ils représentent tous l'aspect le plus pur et en même temps le plus authentique de l'entreprise sportive. Mais ce n'est pas tout : le sport est, pour les aspirants, une métaphore de la croissance, le ciment social qui leur permet de regarder la vie avec un air de défi ouvert et serein. Le sport est un lieu où l'on trouve des adversaires et des coéquipiers, et où l'on apprend à respecter les deux. Une utopie ? Des contes de fées ? Peut-être. Mais ce sont certainement de bonnes histoires qui valent la peine d'être lues.
Dorando Pietri
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Écrite par Antonio Recupero, dessinée par Luca Ferrara et publiée par Tunué, la bande dessinée retrace certains moments clés de la biographie de Dorando Pietri, le marathonien émilien. Son histoire a un ton touchant, puisqu'il est passé du statut de paysan d'extraction modeste à celui de symbole acclamé de l'excellence italienne. Sa carrière se déroule au début du XXe siècle, et est teintée du paradoxe de commencer par une défaite. Recupero et Ferrara alternent entre les débuts de l'athlète, l'appel qui le mettait en accusation, et les années où l'athlète a pris sa retraite. Un homme "aux jambes tordues de paysan" qui courait plus vite que ses propres limites, ce qui lui valait l'admiration des rois et des reines : Dorando Pietri est une bande dessinée qui sera un excellent point de départ pour découvrir ce personnage, rendu dans son arc d'évolution. (1)
Zlatan
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Certains se souviendront de cette publication de Feltrinelli Comics lancée il y a quelques années et signée par l'élégant Paolo Castaldi, déjà auteur d'une biographie en bande dessinée consacrée à Maradona. Castaldi revient donc parler du football à travers l'une de ses icônes contemporaines, en abordant la vie et les origines de Zlatan Ibrahimović. L'auteur représente son voyage à Rosengard, le quartier de Malmö où le joueur est né et a grandi, et où aujourd'hui une sorte de culte de son personnage s'est développé. En effet, l'histoire d'Ibra est celle de la rédemption, d'une détermination qui frôle et dépasse l'entêtement, et qui finit par exploser en un succès retentissant. Le sport, selon Castaldi, est un ascenseur social, peut-être l'un des rares à gauche où la méritocratie règne en maître.
Gino Bartali
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Un nom qui n'a pas besoin de trop de présentations, un vrai dieu dans la mythologie sportive italienne. Dans ce roman graphique, Iacopo Vecchio (dessins) et Andrea Laprovitera (textes) rendent hommage à un géant du sport. Dans ce cas également, ils approfondissent un épisode pour raconter l'ensemble, comme une synthèse absolue de la poétique de cet athlète. Nous sommes en 1948, l'Italie est au bord d'une grave crise après l'attaque de Palmiro Togliatti et tous les yeux sont tournés vers nos cyclistes du Tour de France, emmenés par Bartali. À ce moment-là, le champion était déjà proche de ses années de crépuscule, il n'était plus très jeune et plusieurs collègues plus frais ont commencé à lui donner du fil à retordre. La presse était cruelle et là où pendant des années il avait été l'idole des reporters, il était maintenant dépeint comme "trop vieux". Son retour, sans exagération, sauvera le sort du pays ou - du moins - le cœur de ses habitants.
La bande dessinée, dessinée avec un trait synthétique et rapide comme son protagoniste, est publiée par Becco Giallo.
Fiato sospeso (à bout de souffle)
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Ce volume publié par Tunué, écrit par Silvia Vecchini et dessiné par Sualzo, utilise le sport comme une métaphore. Dans Fiato sospeso, dédié à une cible très jeune, mais non moins agréable pour les lecteurs plus âgés, la protagoniste vit sa première adolescence comme une compétition de natation. Pour gagner, pour entraîner sa technique, il faut prendre confiance en soi et dans l'environnement, se laisser aller, s'immerger complètement et sans crainte. Une histoire d'amitié, illustrée d'une main délicate, racontée avec légèreté et fluidité. Le sport est un moyen d'explorer les relations à une étape importante de la formation d'une personne. Vous n'arriverez peut-être jamais aux Jeux olympiques, mais sortir de l'adolescence avec de solides amitiés est une grande réussite.
Le gang de football
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Si la natation est un sport individuel, le football ou, dans ce cas, le foot-de-rue est définitivement le triomphe de l'équipe. La banda del pallone, tout comme Fiato sospeso, s'adresse à un public d'enfants. Nous sommes donc assez loin des récits pour adultes et des récits posés des trois premières bandes dessinées de la liste. Écrite par Enrico Nebbioso Martini et dessinée par Loris De Marco, la bande dessinée raconte l'histoire de la constitution des Cavalieri della Nebbia, une équipe de foot-de-rue mythique née de l'imagination de ses auteurs. Cette variante extravagante du football libère le jeu de ses schémas institutionnels et devient une sorte de performance collective rocambolesque. Peu importe que vous soyez riche, beau, athlétique : les Chevaliers du brouillard travaillent précisément parce que toutes leurs différences se rejoignent dans une célébration collective.
Dragon Hoops
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En conclusion, revenons à une lecture plus "adulte" et définitivement incontournable. La maison d'édition est Tunué, l'auteur est l'Américain Gene Luen Yang, également auteur de DC et de Dark Horse. L'artiste suit les exploits de l'équipe de basket-ball de l'école Dragon Hoops, apprenant à connaître un à un ses joueurs et tous ceux qui gravitent autour de l'équipe. Avec la fascination de celui qui découvre peu à peu chaque détail d'un tableau complexe, Yang transmet parfaitement la naissance de sa passion pour le basket. Mieux encore, il apprend sa philosophie intrinsèque en la transposant dans sa propre vie, apprenant que "celui qui fait le moins d'erreurs gagne". Un livre passionnant, avec d'importantes pauses de réflexion et des moments de pure adrénaline. Le regard de l'auteur américain raconte une belle épopée populaire, qui en dit long sur le contemporain et sa complexité.
FRANCESCA TORRE
Historienne de l'art, journaliste et passionnée de cinéma et de bande dessinée, Francesca Torre a suivi une formation de critique entre Bari, Bologne, Paris et Rome et - surtout - au cinéma, où elle essaie de passer le plus de temps possible. Grand défenseur de la culture pop, elle suit avec intérêt toutes les formes d'art, dans l'espoir d'identifier de nouveaux chefs-d'œuvre.
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(1) On retrouvera sur L'Ambidextre, l'entretien que nous avaient accordé les auteurs en juillet dernier.
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