
« Si tu as le hoquet, c’est parce que tu grandis ! ». Cette phrase, il y a de fortes chances pour que vous l'ayez déjà entendue en étant plus jeune.
Cette affirmation mérite un éclairage maintenant que vous avez grandi, non ?
Le Dr Sylvie Lenoir, pédiatre à la clinique de L’Union, à Saint-Jean (31) n'y va pas par quatre chemins.
« Bien sûr, c’est faux, il n’y a aucun rapport de causalité entre le hoquet et la croissance. Mais si cette croyance persiste, c’est peut-être parce qu’il faut la prendre à l’envers ! En effet, les fœtus et les bébés ont souvent le hoquet pour des raisons anatomiques et il devient plus rare en grandissant. Le nerf phrénique, qui innerve le diaphragme et en provoque la contraction, est situé à proximité des voies digestives. Donc, quand un bébé avale ou rote ou fait une fausse route, ça peut déclencher un hoquet.
Les femmes enceintes peuvent sentir ce phénomène : lorsque les coups dans le ventre sont très rythmés, il ne s’agit pas de mouvements mais bien d’un hoquètement du bébé. Quand on est plus grand, avoir le hoquet est plus rare car le nerf phrénique s’éloigne de l’œsophage avec la croissance. S’il dure anormalement longtemps (plus de 24 heures alors qu’en moyenne un hoquet passe dans les trente minutes), les causes peuvent venir d’ailleurs.
Pour le faire passer chez les petits enfants après les premiers mois, on peut proposer de boire quelques gorgées d’eau car la déglutition, qui peut provoquer le hoquet peut aussi l’arrêter. Finalement on fait une manœuvre digestive. Quant à la clef froide dans le dos, elle provoque un phénomène réflexe d’arrêt de la respiration et donc peut jouer sur le diaphragme, mais on l’évite sur un nourrisson ! »
Source : La Dépêche